Il est pour Yaoundé, ce qu'est la Tour Eiffel pour Paris. Comment venir dans la capitale camerounaise pour la première fois et ne pas y faire un tour? Il s'agit de l'un des ouvrages les plus importants du pays. Certes moins imposant que la « dame en fer » sous d’autres cieux, mais peut être bien plus chargé d'histoire. Chargé d'histoire, car il raconte celle de tout un pays...

Celle du Cameroun. C'est à l'initiative d'un concours lancé par l'ancien président du Cameroun Ahmadou Ahidjo, en vue de réaliser une représentation marquante de la réunification du Cameroun francophone et anglophone, que le monument verra le jour. Il est réalisé entre 1973 et 1976. Le concours est remporté par Armand Salomon, architecte français. C'est lui qui travaillera sur la partie principale du monument.

Il s'agit d'une spirale conique, qui est en réalité la représentation de deux serpents dont les têtes s'unissent au sommet. Chacun correspondant alors aux différents Cameroun qui ne forment plus qu'un. A cette oeuvre Engelberg Mveng apportera sa touche par des travaux artistiques, tandis que Gédéon Mpando concevra la statue, qui trône encore à ce jour, à l'entrée du site du monument.

Du sous-sol décoré par les tableaux muraux de Mgr Engelbert Mveng, au sommet de la tour, point de rencontre des entrées Est et Ouest, symbolisant l'unité des deux Cameroun, en passant par les piliers dont les gravures décrivent le vécu des populations des quatre aires culturelles du Cameroun, rien n'y a été fait au hasard. De même que les personnages de la statue représentant alors entre autres le vieillard, qui éclaire le chemin de la tradition vers la modernité.

Quelques minutes ne sauraient être suffisantes pour apprécier la beauté du monument et surtout lire l'histoire à travers tous les symboles forts présents ici. Il serait même judicieux d'y être accompagné par un guide afin d'en saisir la quintessence. Une escapade qui en vaut le détour, pour les jeunes générations, mais aussi les touristes qui n'y trouveront pas seulement quiétude et plaisir des yeux, mais surtout nourriture de l'esprit.